Quand
certains consommateurs, aiment se pavoiser avec des vins
« d’étiquettes » d’autres disent stop à la mascarade.
Beaucoup,
comme nous en on marre de l’impérialisme des grands crus qui campent sur leurs
acquis sans jamais vraiment se remettre en question, des sols appauvris voir détruits par des
traitements chimiques démesurés, des vignerons qui maquillent le manque de
terroir par des élevages outranciers.
Comment
certains bordelais ont-ils pu accepter de perdre leur personnalité et
tutoyer la médiocrité ? Comment peut-on encore faire croire qu’il n’existe que des grands vins à
Bordeaux ?
Marty va
chercher la deLorean !
Dans la
plupart des régions de France, ce sont les moines qui contrôlaient le vin mais
à Bordeaux ce sont les marchants
qui l’ont développé.
Durant le
second millénaire, Bordeaux était sous domination anglaise et des centaines de
bateaux chargés de tonneaux de vin embarquaient pour l'Angleterre.
Au 14ème
siècle, la moitié de la production de vin de la région partait chez les anglais.
Certains de
leurs voisins à Gaillac et Bergerac devenaient de plus en plus populaires et
entraient donc directement en concurrence avec les vins de Bordeaux.
Les
marchants et producteurs de vin bordelais ont eu la brillante idée de
promulguer une règle qui empêchait les autres vins d'entrer
dans la ville avant que les vins de Bordeaux ne soient à bord des bateaux.
Au
17ème siècle la vigne fut plantée dans le Médoc (à Margaux, Saint
Estèphe, Saint Jullien, Pauillac...) et durant celui-ci et le suivant, les
marchands d'Angleterre, des Pays Bas et d'Allemagne contrôlaient la plupart des
vins produits dans la région de Bordeaux.
En 1855, à
la demande de l'empereur Napoléon III les marchands et les courtiers mirent sur
pied le classement des vins de Bordeaux afin de distinguer les meilleurs crus.
Cette classification existe toujours aujourd'hui sous la forme du classement
des grands crus classés.
Les
affaires allaient bon train et comme la demande était toujours grandissante, il
fallait produire encore et plus, et au 20ème siècle avec l’arrivée
de l’arsenal mécanique et chimique cela devenait possible et presque facile.
A grands
coups de spéculation , les Bordeaux sont devenus des vins de marques se
chauffant à la flambée des prix.
La
surproduction flirt avec l’uniformisation du goût et aujourd’hui certains
Bordeaux ont autant de personnalité qu’un meuble IKEA.
Mais le
négoce est-il la seule raison de cette médiocrité ?
Pour
d’autres, un certain Robert qui aime et connaît
« Parker » les vins
de la région à une grande part de responsabilité dans la standardisation du
goût des vins de la région.
Parker,
critique américain en œnologie,
passionné et indépendant est connu pour ses guides sur le vin.
Dans ses
écrits, il a encensé à plusieurs
reprises les vins de Bordeaux et a
souvent parlé de son goût pour le fût de chêne.
Il aime
tellement les vins boisés qu’on pourrait presque l’appelait « Woody
Wood Parker ».
Mais faut
pas pousser mémé dans les orties, on ne peut pas rejeter la faute sur un seul homme.
Les
négociants et les producteurs ont
surfé sur la vague Parker pour vendre leur vin comme des petits pains aux
Américains et autres lecteurs du célèbre guide.
Alors les
vins de Bordeaux sont-ils aujourd’hui tous ennuyeux ?
Nous
voulons croire que non.
Nous
voulons croire en ces vignerons, souvent snobés par la
« bourgeoisie » bordelaise, considérés comme des paysans azimutés par
un grand nombre de leurs confrères, qui défendent depuis longtemps le vivant,
la biodiversité et qui mettent en
avant leur passion pour leur terroir.
Nous
voulons des vins francs, sincères et qui ont de la personnalité.
Pour ne
citer qu’eux, merci à Gérard Descambre du Château Barrail des Graves, à Michel
Favard du Château Meylet, à Catherine et Jean-Luc Hubert du Château Peybonhomme-Les-Tours, à
Thierry Valette du Clos Puy Arnaud, . . . pour leur travail.
...Tant qu’il
y a de la vigne, il y a de l’espoir…